Spirou et Fantasio _ Le rayon noir _ Tome et Janry

Spirou et Fantasio _  Le rayon noir _ Tome et Janry



Cela faisait longtemps que je voulais analyser cet album que je me rappelle avoir lu pendant mon enfance : "Spirou et Fantasio _ Le rayon noir _ Tome et Janry" ! Il est quand même mémorable d'avoir pu transformer à ce point le physique d'un des héros iconique de la BD franco-belge avec pour constat (à défaut des preuves) que cela ne s'est jamais reproduit par la suite par aucun autre auteur ! Je ne peux que le constater aujourd'hui.

J'étais trop jeune à ma premiere lecture pour pouvoir parler aujourd'hui de l'accueil de cet album par le grand public, par les "experts" ou les fans ou même par le journal qui a donné le feux vert pour le publier. 

Alors, je vais user du plus clair atout que cela peut m'apporter : un regard neuf en 2020.

Je ne suis pas non plus un fan des aventures de Spirou et Fantasio et la raison en est des plus simple : ni Spirou, ni Fantasio ne sont des héros auxquels je peux m'identifier en tant que jeune martiniquais de 30 et quelques ans ; et je peux même dire qu'à l'approche de la quarantaine, qu'au fil de mes recherches personnelles pour mieux comprendre mes racines, je crains de fixer les héros Spirou et Fantasio dans la même veine que "Tintin au Congo" : partir au loin, apporter son savoir avec soi et montrer que le sien vaut mieux que celui du lointain, en un mot : coloniser.

Le mot est "fort" mais n'en est pas moins vrai. Même si les intrigues paraissent imaginaires, les personnages pittoresques au possible, le mécanisme reste le même. Les colons ne sont jamais parti mourir à l'autre bout de la terre, ils sont tous partis à l'aventure !

Cette aventure, contrairement aux autres, se passe à domicile, dans le "tranquille" village de Champignac, et cette fois-ci, c'est le "produit importé" qui devient trop visible.

Au gag du laitier noir qui habite le village pourtant, on comprends tout de suite que personne ne l'avait remarqué jusque là, pourtant son métier le mène devant chaque maison très régulièrement ...

INTRIGUE :
"Une nouvelle espèce de champignon cueillie en Afrique équatoriale (sans en préciser le pays) vient d'arriver par la poste pour le compte de Champignac. Combiné à une nouvelle invention, il arrive à changer les caractéristiques physiques des habitants de caucasien à noir : la peau noir, les lèvres épaisses, les cheveux crépus."

De tous les avis que j'ai pu lire sur le net, le concept de racisme ordinaire n'est pas assez poussé pour devenir intéressant ou ... drôle.

Or, le racisme en France est une conséquence des volontés passées de colonisation-decolonisation, c'est un fait.

Si la plupart résume la thématique de cet album comme étant le racisme ordinaire et ne le trouve pas assez poussé, c'est certainement parce que ce n'est qu'un sous-theme et que le véritable thème de l'album est de montrer l'hypocrisie de l'être humain en général et ce dès la première page !

L'on peut même inventorier les différentes raisons qui peuvent nous y pousser, que l'on pense agir pour le bien de tous (le maire, le compte) ou pour le bien de son voisin (la police, les habitants).

Heureusement pour la continuité, les seuls personnages neutres de cet histoire sont Spiro, Fantasio et le professeur. Mais le plus intéressant est Spirou : sous sa peau noire, personne ne veut croire son identité et pour cause, on l'accuse de vol ! Il se retrouve alors dans une impasse de laquelle il ne sortira que temporairement par la raison mais réellement que lorsqu'il sera redevenu caucasien.

Le seul personnages ayant des buts non louables est le seul NE PAS être hypocrite et le seul à dire les choses sans détour (même si on pourrait mal le prendre) car il crie tout haut ce que tous les habitants pensent tout bas !

Commentaires

  1. Je n'ai jamais lu cet album, je me suis arrêté à la mort de Franquin.
    Mais au fait, as-tu lu le dernier Lucky Luke : " Un cow-boy dans le coton" ?

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